• LIBERTE DU 7/12/2013: RACHID BOUDJEDRA A T-GHENIF.

    Rachid Boudjedra à Tizi Ghennif

    “Écrire est un questionnement métaphysique et psychanalytique sans réponse”

    Par : Ghilès O.

     

    L’écrivain a animé une conférence au café littéraire organisé par la librairie KLMI Édition. Dans son intervention, il est revenu sur son rapport avec l’écriture et de la femme dans ses romans et sur son actualité, notamment la sortie de son roman Printemps en février 2014.

    Devant une assistance très nombreuse, le célèbre écrivain Rachid Boudjedra était l'invité du café littéraire animé par la librairie KLMI Editions de Tizi Ghennif. Durant son intervention, il a affiché son appartenance au courant progressiste. Il a ensuite défini l'acte d'écrire en indiquant : “Pour moi, écrire c'est ne pas mourir, ne pas se suicider, c'est exprimer ma douleur. Quand j'ai écrit La répudiation, c'est pour décrire ce traumatisme que j'ai vécu au sein de ma famille, mes souffrances et mes malheurs.” Rachid Boudjedra, comme à l'accoutumée, n’a pas hésité à livrer ses positions intrinsèques sur les sujets qui animent la société. “L'histoire de l'Algérie est au centre de mes écrits. L'histoire universelle l'est aussi. Car nous étions colonisés, mais nous avions colonisé d'autres régions. La conquête de l'Espagne a été l'œuvre de trois mille Berbères et trois cents Arabes”, a-t-il souligné. à propos de l'histoire de l'Algérie, il a précisé que celle-ci est “falsifiée”. Au fil de son intervention, il est revenu sur des sujets qui n’ont jamais été abordés dans la littérature arabe à l'exception des Mille et Une Nuits. à ce sujet, il a cité comme exemple l'homosexualité chez les femmes. “La femme subit tant de violences et de tortures. Elle est marginalisée dans notre société. D'ailleurs, elle est au centre de mes romans. C'est encore l'archaïsme.” Au cours de cette rencontre, il a évoqué aussi le rôle fondamental de l'école. Celle-ci, a-t-il souligné, ne véhicule pas des idées progressistes. Pour Rachid Boudjedra, il est impératif d'introduire au primaire l'enseignement des deux langues (arabe et tamazight) à l'échelle nationale. “L'école est le socle de tout pays. Il est temps donc de la valoriser. C'est dans cette institution que l'enfant apprend à respecter.” L'effondrement a eu lieu au moment où l’intelligentsia a disparu. “Tous les progressistes ont été écartés”, a estimé l'enfant de Aïn Beïda. Et de continuer : “Beaucoup ont été assassinés durant la décennie rouge, alors que d'autres ont été forcés à l'exil.” à une question sur l'engagement dans l'art d'écrire et dans l'art en général, il répondra qu'il n'est pas important. “L'engagement devra être dans la cité. Tout ce qu'on fait pour porter des changements positifs constitue le véritable engagement.” Concernant le roman contemporain auquel il appartient, il a fait savoir que “c'est un questionnement permanent d'ordre métaphysique et psychanalytique et qui reste sans solution”. L’intervention de Rachid Boudjedra s’est clôturée avec un bref aperçu sur son prochain roman Printemps qui paraîtra en février 2014. “C'est l'histoire des émeutes arabes qui ont été un échec. à vrai dire, ce ne sont pas des révolutions organisées et menées par des élites, c'est pourquoi elles ont abouti au désordre dans tous ces pays arabes. Au bout du compte, elles ont été récupérées en général par des islamistes.”


    O. G

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