• LE SOIR D'ALGERIE / 27/10/14



    Régions : JOURNÉE DE SENSIBILISATION SUR LE CANCER DU SEIN À AÏN DEFLA
    Quand les responsables brillent par leur absence


    Ce qui s’est passé samedi dernier à Aïn Defla n’est certainement pas à mettre à l’honneur de la Direction de la santé et de la population, qui a, d’une certaine manière, boycotté les travaux de cette journée ô combien importante, non seulement pour ces femmes atteintes de cette maladie, mais aussi celles pour qui la vigilance est plus que recommandée, afin que le dépistage soit effectué le plus tôt possible, si l’on veut les sauver d’une pathologie des plus lourdes à gérer.
    C’est pour sensibiliser les uns et les autres qu’une pléiade inter-disciplinaire d’éminents professeurs, exerçant au niveau du CAC (Centre anti-cancer) de l’hôpital Frantz-Fanon de Blida, responsables de la prise en charge des patientes qui souffrent de ce type d’affection, se sont mobilisés pour venir animer une journée d’une telle importance.
    L’équipe du CAC était composée des chirurgiens spécialistes, M. Mejdoub, D. Allouache et A. Fodhil. Comme autre spécialiste, la Dr S. Mejdoub, spécialiste en radiothérapie et qui devait traiter des facteurs pronostics et cancer du sein. Cependant, cette équipe s’est trouvée face à une salle pouvant accueillir quelque 700 places, … presque entièrement vide, à la déception générale, hormis quelques malades et des personnes venues de Tamanrasset, qui se trouvaient là dans le cadre d’une semaine culturelle.
    On a prétexté que ce 25 octobre était férié à l’occasion du 1er Moharem. Pour ces éminents spécialistes, cette fête ne les a pas empêchés de se mobiliser pour la noble cause et d’effectuer le déplacement de Blida à Aïn Defla. Cette absence de public intéressé mais non informé semble-t-il par une DSP qui a ignoré l’événement, un événement qui aurait pu apporter à nos médecins généralistes et à nos concitoyens de précieuses informations sur la maladie elle-même et sur sa prise en charge.
    Pourtant, selon le Pr Fodhil, on enregistre quelque 40 cas par semaine, au CAC de Blida, de maladies diagnostiquées et dont nombreuses sont issues de la wilaya de Aïn Defla. On indique que le taux actuel d’atteintes est de 35 à 60 pour 100 000 hab, selon les régions, soit environ 300 000 atteintes par an, et la progression ne fait qu’augmenter. Toujours selon le Pr Fodhil, ce type de cancer peut être totalement guéri si le diagnostic est posé dès le début, diagnostic qui ne peut être posé que si, en amont, des dépistages sont faits et si des contrôles sont effectués, surtout chez les femmes âgées de 45 ans et plus et celles ayant eu un membre de la famille ayant déjà été atteint. S’agissant de la prise de la couverture sanitaire de la population, le Dr S. Mejdoub, qui a une longue carrière à son actif, s’est dit scandalisée par certains dysfonctionnements du système de santé actuel : «Il fut un temps où on avait les hommes et on n’avait, ni équipements ni structures, aujourd’hui nous avons les structures et les équipements les plus sophistiqués mais nous n’avons pas le personnel utilisateur». Faisant allusion au fait que Aïn Defla possède 4 scanners inutilisés depuis des années, faute de radiologues et de manipulateurs, elle dira c’est «criminel», en ajoutant que ce type de scandale ne se trouve pas uniquement à Aïn Defla mais aussi à Khenchela, pour ne citer que ces deux wilayas. En apprenant qu’on a entrepris de construire un hôpital de 240 lits à Aïn Defla, elle s’interroge : «Construire de telles structures c’est bien, mais, et le personnel, y-pense-t-on ?» S. Mejdoub rappelle une aberration qu’elle a connue. Quand elle se trouvait en exercice à Paris, de nombreux malades algériens étaient hospitalisés dans la capitale française, sous prétexte de manque d’Adréamicyne (produit servant à la chimiothérapie) dans nos hôpitaux.
    «En rentrant à Hadjout, j’ai découvert un stock important de ce produit, abandonné jusqu’à péremption.» Les autres professeurs ne se sont pas découragés, ni par l’absence d’un public non informé ni par une administration locale absentéiste. Ils ont engagé un débat très instructif avec les malades qui se sont présentées, un débat qui s’est révélé instructif, et pour les uns et pour les autres.
    On notera ici que sur l’affiche programme, on a pourtant écrit en en-tête : «Première journée d’information médicale sur le cancer du sein», avec, en dessous, «allocation d’ouverture par M. le wali ou le DSP.»
    Karim O.

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