• LIBERTE DU 10/10/2013

    Jeudi, 10 Octobre 2013 09:50 Facebook Imprimer EnvoyerRéagir

    Le sit-in du Cnapest-élargi et du SNTE devant l’annexe du MEN réprimé

    Des centaines d’enseignants interpellés

    Par : Malika Ben

    Le sit-in des enseignants et des fonctionnaires de l’éducation devant l’annexe du MEN au Ruisseau n’a pas eu lieu. Il a été réprimé par les nombreux policiers mobilisés sur les lieux et aux alentours de l’annexe. En fait, le décor était planté dès les premières heures de la matinée et augurait déjà de la suite des événements. Le dispositif sécuritaire mis en place était impressionnant. Rues, ruelles, la station multimodale des Fusillés et autres stations de transport en commun ont été assiégés par des policiers. Le renforcement de la sécurité était tel que les passants ne pouvaient pas croire qu’il ne s’agissait que d’une simple mission de répression d’une manifestation pacifique. Même les journalistes et les photographes ont été malmenés sous prétexte qu’ils “n’avaient pas d’ordre de mission et qu’ils gênaient la mission des policiers”, mission complexe certes car ils devaient contrôler tous les passants ! En effet, tous les passants notamment à la station multimodale et face au siège de l’annexe du MEN, y compris les usagers du transport en commun qui attendaient sous l’abri-bus, devaient se soumettre à un véritable contrôle d’identité. “Je vous jure que je ne suis pas enseignant, je suis un simple businessman”, ne cessait de crier un passant dont la carte d’identité a été confisquée par un policier. Il aura fallu qu’il jure par tous les saints pour que l’un des policiers décide enfin de lui remettre sa carte et de le laisser partir. Mais quand il s’avère que la personne accostée est enseignant ou fonctionnaire de l’éducation (certains le reconnaissent ouvertement) et ceux venus des autres wilayas sont trahis par l’adresse de leur domicile, une autre destination leur est réservée. Ils sont dirigés, parfois violemment, vers les bus qui les attendaient vers une destination qu’ils ignoraient. “Ils nous ont confisqué nos cartes d’identité et jeté dans ce bus sans nous dire où est ce qu’ils nous emmènent”, fulmine un enseignant du Cnapest. Un autre ajoute : “Répondre à un enseignant qui veut savoir où on l’emmène par : ‘ne cherche pas à comprendre’ alors que c’est cet enseignant qui vous incite au savoir, est en contradiction totale avec sa noble mission.” Le bus démarre sur fond de protestation des nombreux enseignants embarqués qui scandaient : “à bas la dictature.” La répression se poursuivra et n’épargnera pas les responsables syndicaux dont Nouar Larbi et Abdelkrim Boujenah. Les deux syndicats affirment que “des centaines de manifestants (dont plus de 400 affiliés au Cnapest) ont été interpellés depuis 7h du matin. Ils ont été conduits vers les commissariats de Kouba, El-Harrach, Dar El-Beïda et Chéraga”. “Au lieu de nous envoyer des émissaires pour débloquer la situation, le ministère nous envoie des policiers pour réprimer une manifestation pacifique”, regrette Boujenah. Pour le chargé de communication du SNTE, “la tutelle assumera la responsabilité de la radicalisation du mouvement”. Idem pour le Cnapest-élargi, “cette répression ne fera qu’envenimer davantage la situation”, nous dit Boudiba. Et d’ajouter que la grève se poursuivra aujourd’hui encore jusqu’à ce que la tutelle ouvre un dialogue sérieux. En attendant, le secteur balance dans l’instabilité après un mois du début de l’année scolaire. Entre les deux parties en conflit, seuls les élèves notamment ceux qui sont en classe d’examen payeront les frais.

    M. B

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