• Le mouvement berbériste et l’Académie berbère en direct à BRTV

    Par Le Matin | Le 23/1/14

    C’est une grande première pour Berbère Télévision. Cinq conférences débats sont prévues à l’antenne et en direct pour samedi et dimanche avec pour sujet la question berbère depuis le PPA/MTLD.

    Bessaoud Mohand Arab, un des principaux animateurs de l'Académie berbère Bessaoud Mohand Arab, un des principaux animateurs de l'Académie berbère

    Des spécialistes et des acteurs de la revendication amazighe seront sur les plateaux de la chaîne de télévision BRTV samedi et dimanche, pour intervenir, raconter et débattre avec le public sur l’histoire de la question amazighe. Ce sont donc deux jours de conférences-débats avec des intervenants de qualité. Comme Achab Ramdane, Ahardane Mahjoub, Sadek Hadjeres , Ali Guenoun, Belaïd Abane, et bien d’autres têtes connues dans les milieux de la lutte pour l'identité amazighe. Les coférences seront animés par Kamel Tarwiht, Youcef Zirem, Mohand Kacioui et d’autres modérateurs. Ali Yahia Abdenour qui vient de publier chez Barzakh, La crise anti-berbériste de 1949, interviendra en direct par téléphone.

    "C’est une première pour BRTV, l’exercice sera très animé, interactif entre les conférenciers, les modérateurs et le public que nous invitons d’ailleurs à venir assister", souligne Kamel Tarwiht.

    R.N.

    Le programme

    Samedi 25 janvier 2014

    De 15h à 17h : Le mouvement berbériste et la crise de 1949

    Intervenants : Abane Bélaïd, Guenoun Ali, Hadjres Sadek

    De 17h15 à 19h15 : Aux origines de l’académie berbère

    Intervenants : Aït Maouche Mouhoub, Bouneb Mustapha, Djabri Akli, Kaneb Mouloud, Medkour Youcef 

    De 20h à 22h : Autour de l’académie berbère : De la militance et des témoignages

    Intervenants : Aït Bachir Ahmed, ahardane Mahdjoub, Boumekla Madjid, Hebib Youcef, Medjber (mère de Medjber Smaïl), N’Khlifa Fathi, Oudahmane Achour, Shamy

    Dimanche 26 janvier 2014

    De 15h à 17h : Autour de l’académie berbère : l’apport de l’académie au combat amazigh

    Intervenants : Abdelli Tayeb, Ijekouane Belkacem, Kacer Mohand Ouramdane, Zahraoui Ahcène 

    De 17h15 à 19h: De la chaire de berbère au groupe d’étude berbère de Vincennes

    Intervenants : Achab Ramdane, Hamami Arezki, Hirèche Hacène, Sadi Ramdane

    Au siège de Brtv 1 ter rue du Marais 93100 Montreuil


    Feu Mohand U Haroun, grand militant de la cause amazigh.


    Smail Medjber, l'autre grand militant qui a payé son combat avec plusieurs années de prison.


    L'immense Mouloud Mammeri


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  • M’Chedallah Conférence de Ali Yahia Rachid et Bezza Bencheikh

    Retour sur le combat identitaire amazigh

    Invités par l’association de wilaya des activités de jeunes et de tourisme (AWAJT) de Bouira, les deux figures de proue du mouvement berbère, Ali Yahia Rachid et Bezza Bencheikh ont animé, hier, une conférence-débat, dans la salle des conférences, archi-comble, du théâtre communal Boukrif Salah de M’Chedallah.Le premier à intervenir, après l’allocution d’ouverture du président de l’AWAJT, M. Boukrif, a été Bezza Bencheikh, qui a développé brièvement le thème de la jonction entre les générations ayant mené le combat identitaire amazigh de la crise berbère de 1949 à ce jour. Sans trop s’étaler sur le sujet, Bezza Bencheikh cédera le micro à Ali Yahia Rachid, qui continua sur le même thème, en observant un arrêt sur chaque fait marquant, de 1949 au déclenchement de la guerre de libération et l’après indépendance. Le conférencier s’est longuement étalé sur le combat mené, durant ces diverses étapes historiques, pour l’émancipation de la langue berbère et les freins que lui ont portés ceux qui prônent le panarabisme et l’islamisme.L’orateur tombera à bras raccourcis sur les dirigeants du pays, depuis l’indépendance, qu’il accusera d’avoir « favorisé la langue et la culture arabe aux dépends de Tamazight et de la culture berbère». Il dénoncera, dans la foulée, la falsification de l’histoire. Abordant un autre chapitre, celui de l’enseignement de Tamazight, M. Ali Yahia a insisté auprès de l’assistance pour que «tout un chacun œuvre à promouvoir cette langue et son enseignement, et ce, quitte à forcer les enfants à l’étudier». Le conférencier a affirmé à ce sujet qu’à peine 40% des élèves ont opté pour cette langue, y compris en Kabylie. Sur un autre volet, il déplore le fait que «les enseignes des administrations, au même titre que les panneaux indicateurs, ne sont pas rédigés en Tamazight, en Kabylie». Se voulant plus explicite, il expliquera sa position de défenseur de la langue berbère et celle de l’arabe algérien, tout en soulignant que le recours à une longue étrangère pour le développement est incontournable. M. Ali Yahia n’a pas caché sa préférence pour la langue française, dont il dira que la majorité des algériens maitrisent déjà. Il regrettera cependant, concernant la langue française, le fait que le niveau reste très bas et en continuelle décadence. Ce n’est que vers 14h, soit après une conférence de 03h environ, que les débats ont été ouverts au public. Une occasion pour plusieurs intervenants pour interroger le conférencier sur les détails de son parcours. M. Ali Yahia s’est prêté volontier au jeu des questions-réponses. En marge des débats, Bezza Bencheikh nous apprendra que Rachid Ali Yahia et lui-même en sont à leur quatrième conférence sur le même thème. Depuis le 10 janvier, les deux conférenciers ont eu, en effet, à sillonner plusieurs localités de Kabylie, d’Ath Ourthilane à Ighzer Amokrane, Akbou et enfin M’chedallah. A Ighzer Amokrane, ils ont assisté à l’inauguration de la stèle dédiée au roi berbère Koceila, le 12 janvier. Notons enfin qu’Ali Yahia Rachid a profité de l’événement pour présenter ses deux livres qui s’intitulent «La question nationale en Algérie» et «Réflexion sur la langue arabe classique».

    Oulaid Soualah


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  • L’identité d’un peuple est attestée par la toponymie

    Le travail entrepris par Rachid Oulebsir en Kabylie est primordial d’autant plus qu’il est une sorte de "géologie" avec ses strates dues aux différents colonisateurs.
    Un village de Kabylie Un village de Kabylie

    Etant de At-Yenni, séparés de "Maillot" juste par la chaîne de Ǧeṛǧeṛ (Djurdjura), pour nous, c’est toujours par un pluriel que nous désignons les habitants de ce qui est devenu Maillot puis Mcheddala puis déformé en Mched ? (qui ne veut rien dire) Allah !! D’ailleurs nous avons une grande famille à Tawrirt-Mimun qui en langue locale s’appelle "Imceddalen", probablement a traversé pour une raison quelconque la montagne pour se réfugier sur la colline à Tawrirt Mimun.

    Chez nous, Amceddal (singulier), désigne la fourmi rouge, très active avec pluriel (Imceddalen). Dans la famille de chez nous, il y a des "rouquins". Est-ce là la raison qui a donné le nom aux habitants de Imceddalen de derrière la montagne. Ont-ils une origine... nordique ? On peut aussi s’interroger sur Ǧeṛǧeṛ : Djurdjura: Ǧeṛ ou Gor, désigne tout ce qui est élevé : Ǧeṛǧeṛ, pour moi, parce qu’il y a deux chaines de montagne avec celle de devant Kouriet ?

    De même At-Yenni,pour moi ne désigne nullement "les fils de jean", ni de "Yanisser :Janisser", mais dérive de la racine "Enni", monter. Ceci, je l’ai trouvé dans la vallée de l’Ourika, à Marrakech. J’ai discuté avec un enfant qui proposait son cheval pour touristes. Après avoir sympathisé, je lui ai dit comment il appelait un cheval. Il m’a dit "Ayis". Il m’a ensuite proposé de visiter les cascades qui se trouvaient sur les hauteurs : "Trit at nniḍ a neddu s icellaten”= Veux-tu monter, aller aux cascades ? Enni a est la racine de :Igenni, Isni, Asemnenni, Issegni…etc=ce qui est haut,monter.. Cascade se dit aussi:Imuzzer, de "ZZER", aller vers le bas: Azrar, izzer...

    De même Djer,se retrouve dans Oued Djer (à Miliana), At-Idjer, Tala n Idjer à côté de Aẓṛu n Ḍhuṛ, d’où l’on voit tout=belvédère déformé en Azrou n Thur (heure de la prière). Or en arabe l’heure de la prière se dit DUHR, pas DHUR ! Le «h» est en 2ème position dans la dénomination locale, et en 3ème si on veut «arabiser» ! De même le pluriel de "Djazira", Ile, n’a jamais été Djazaïr, mais Djouzour ! Mers el Kebir, ne désigne pas le port, puisque Marsa est féminin ! On devrait alors dire "Marsa Lekbira". En fait, le nom est purement berbère : Amers (singulier) = terre à blé, pluriel Imrirsen !

    Nous avons à At Yenni un champ qui s’appelle Imrirsen, et… il n’y a pas de port en montagne, pas même à Warzazate, en plein désert au Maroc où il y a "Amers" ! Azugen par extension veut dire sourd, mais "qui ne communique pas avec l’extérieur", d’où la courette de la maison kabyle : "Berra azug" ! De la même façon «Bordj» n’est pas un nom turc, puisqu’en latin (j’étais l’élève de mon cousin Mouloud Mammeri), on dit "Bordii" pour signifier une fortification, les Romains étant avant les Turcs en Algérie ! Quant à Bgayet devenu Bjaya,c’est une anomalie de la langue arabe devenue «sacrée», où il n’y a pas le son "G" de garage par exemple .Le même son "G", selon le transcripteur devient «GH = Ghana» comme dans mon prénom "Gana" "J" dans "Bjaya" au lieu de "BGAYA", plus proche de la toponymie locale, enfin «DJ» dans «Samsung» ! De là toutes les anomalies de l’état civil !! Maintenant si on admet que "aya" =plage ? Turc ? nous avons Beg ?(Aya), Yemma GUR=élevé comme dans Gergour, (aya) Aïn t-(Aya) Aqbu=Akbou = cuvette feminin=Taqbuct 

    Ar abrid nniden*

    Gana Mammeri

    * Les Kabyles étant les seuls à utiliser le «V» qui est la transformation du «B»= Bétacisme, j’écris toujours dans le sens de l’unité de la langue.

    Le bêtacisme comme changement de B en V Comme modification phonétique générale du [b] en [v], le bêtacisme est caractéristique de l'évolution du grec ancien vers le grec moderne : par exemple, la prononciation de la lettre β, bêta en grec ancien, est devenue vita en grec moderne. (Wikipédia)


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  • Yennar dans les Aurès, une tradition millénaire toujours

     La vie des auressiens affirme Mathéa Gaudry dans son livre «La femme Chaouïa des Aurès» est jalonnée par des rites et des symboles liés à la terre, Thfaska n tmanzouth (fête de l’automne), Thafsouth (printemps), et Yennar (Yannayer chez les chaouis) sont autant d’occasion où le paysan chaoui fait une halte pour rendre hommage à la mère nourricière.
    Les femmes chaouies : les gardiennes du feu sacré de la culture et des traditions. Les femmes chaouies : les gardiennes du feu sacré de la culture et des traditions.

    En dépit des influences étrangères véhiculées par les chaines satellitaires qui ont fait irruption dans les foyers auressiens, la famille chaouie demeure très attachée à la célébration du Yennar.

    Yennar, la fête de la terre

    Si dans les grandes villes et les milieux citadins du pays chaoui certaines rites liés à Yennar sont tombé en désuétude, dans les compagnes par contre, ces rites qui entourent la fête de Yennar demeurent à ce jour intacts, ils sont observés avec la même rigueur depuis des siècles.

    Au contraire des autres Berbères, les Chaouis font la distinction entre l’année ancienne et l’année nouvelle, et les célèbrent chacune avec des rites à part, le 13 janvier étant le dernier jour de l’année en cours, le 14 le premier jour du nouvel an.

    Mezlagh : ou yennar aqdhim (yennar l’ancien ) célébré le 13 janvier et considéré comme le dernier jour de l’année qui s’achève (d’où le nom yennar l’ancien), le repas doit être préparé à base d’anciens ingrédients, le met le plus populaire est ‘’lɛich’’ préparé avec de la viande séchée (qu’on a déjà salée et gardée à cet effet), fèves, et taklilt ( fromage séché). Mathéa Gaudry rapporte également que lors du mezlagh, jour d’avant Yennar on fait le sacrifice d’un mouton, et on prépare « Irachmen » maïs ou blé cuits toute la nuit pour être jetés sur les arbres fruitiers afin d’assurer une bonne récolte.

    Amenzu n yennar : (premier Yennar) Le 14 janvier est considéré comme le début du nouvel an, on commence par le nettoyage et l’embellissement de la maison, la même chose pour l’étable la cour, et les caches des céréales (Tisserfin), on renouvelle le contenu des sacs à grains (tachluth) de semoule, riz, fève… La femme (souvent la grand-mère) procède aux changement des pierres de l’âtre (inguen n ilmes) cette action revêt une importance capitale pour les Chaouis et dont l’exécution se fait en respectant minutieusement une cérémonie préétablie. La grand-mère prend les deux pierres de l’âtre (on laissant celui de droite, ing afussi) dans un sac ( taklut) et sort accompagnée des enfants, en choisissant les nouvelles pierres pour son âtre, tamɣart (veille femme) se livre à une sorte de lecture et d’interprétation des signes et des présages, si elle soulève une pierre et qu’elle trouve en dessous un mille pattes elle en conclue que le bétail va s’accroître, une fourmi augure d’une bonne année agricole, etc. Ensuite, la veille femme cueille une plante spécifique ‘’Adharyis’’ (thapsia) et la suspend au seuil de la maison afin d‘empêcher les mauvais esprits d’entrer, il n’est pas superflu également d’embaumer le verger avec plantes aromatiques pour le prémunir aussi contre ces maléfiques puissances invisibles.

    La ménagère après avoir changé les ustensiles de cuisine usagés, renouvelé le balai de bruyère (tafarrat), elle prépare tiɛnen n Yennar (petites galettes) en quantité importante en sorte que chaque membres de la famille, les proche et les voisins, les objet même auront droit à leur ‘’taɛnunt’’, ainsi la femme dépose une galette sur chaque objet, meule traditionnelle (Tassirt), le métier à tisser (Azzeta), le foyer du feu (ilmes).

    Le père de famille sur son mulet suivi des enfants tout joyeux parcourt les environs pour donner à chaque voisin sa petite galette ; ‘’tiɛnen n yennar’’ reçue entre dans la préparation du ‘’Zirawi ‘’ qu’on mange avec le ‘’Achekhechoukhe’’ au déjeuner.

    Amensi n yennar (le diner de Yennar) est le point culminant de cette fête, toute la famille se ressemble dans la maison de l’aïeul, du grand-père ou du fils aîné autour du couscous, le coq fermier sacrifié (gazidh n yennar) pour le dîner a déjà été choisi sur la base de certaine critères, taille, couleur du plumage, etc.

    Les rites de Yennar reflètent le foisonnement des croyances et des superstitions des Chaouis qui ont survécus à des siècles d’oralité, ils doivent faire l’objet aujourd’hui d’études de la part des spécialistes afin d’être préserver.

    Jugurtha Hanachi

    Une vénérable femme chaouie.


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  • La célébration de Yennayer interdite à M'chounèche (Biskra)

    Les autorités locales de Mchounèche, dans la wilaya de Biskra ont refusé de délivrer à l’office de tourisme de la localité l’autorisation pour célébrer le nouvel an amazigh.

    Au pays de Massinissa, tamazight est toujours sujette à interdiction. Au pays de Massinissa, tamazight est toujours sujette à interdiction.

    Les autorités locales de Biskra viennent de sévir pour empêcher l’organisation de Yennayer. Résultat ? L’autorisation introduite par l’Office de tourisme de M'chounèche pour célébrer le nouvel an berbère 2964 a recueilli le refus de l’administration. 

    Ce qui a poussé cet office à annuler toutes les festivités prévues. Il vient d’informer la population à travers un communiqué que les festivités prévues pour célébrer Yennayer sont annulées faute d’autorisation. C'est donc toute une programmation qui tombe à l'eau et surtout une mesure d'interdiction grave qui vient d'être prise contre une fête millénaire.

    Il y a quelques jours, dans une note datée du 5 janvier (voir ci-dessous le texte), la direction de l’éducation à Batna a signé clairement aux professeurs en tamazight qu’ils ne doivent plus enseigner cette langue avec les caractères latins. Avec assurance et détermination, le linguiste improvisé a intimé aux enseignants d’assurer désormais leur cours exclusivement en caractères arabes. 

    C'est dire combien les résistances sont encore fortes pour arriver à une enseignement serein et sans chauvinisme de la langue et culture amazighes en Algérie. Le chemin est encore long. 

    Hamid Arab

    Note de la direction de l'éducation de Batna.


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